L'Amiénois, Journal Parodique qui paraît quand il peut.

Ce journal secoue les politiques qui "poussent bébert dans les orties". Il convoque les morts célèbres pour qu'ils règlent leurs comptes avec les vivants. Il donne aussi des recettes de cuisine. Beaumarchais écrivait : "Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur" et "Il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits".

mercredi 16 juillet 2025

LE GRAS (Faux site mais vrai sarcasme)

 

GRAS - Groupe de Réfutation des Affirmations Simplistes

GRAS

Groupe de Réfutation des Affirmations Simplistes

"On ne fait pas dans le light."

Qui sommes-nous ?

Le GRAS est un collectif indépendant, non subventionné par des actionnaires invisibles, qui démonte une par une les affirmations hasardeuses et les pseudo-analyses statistiques des think tanks en mal de rigueur, notamment l’IFRAP. Nous croyons en une seule chose : les chiffres ne mentent pas... sauf quand on les cuisine n’importe comment.

Rapport phare : "Quand l’échantillon devient une prophétie"

Dans cette étude de 47 pages (PDF introuvable mais bientôt publié), nous décortiquons l’usage des micro-sondages par l’IFRAP pour prédire des réformes d’ampleur. Spoiler : 62% des chiffres sont basés sur 14 personnes interrogées dans un TGV.

À paraître prochainement :

  • "L’économie de marché expliquée par un boulier : étude de cas IFRAP 2022"
  • "Pourquoi 'efficacité' ne veut rien dire : lexique de mots creux utilisés dans les rapports bidons"
  • "Analyse comparative : une analyse de l’IFRAP vs une recette de lasagnes"

Notre équipe

  • Jean-Mi Graillon – Fondateur, expert en refriture des arguments libéraux
  • Dr. Fatima Cholestéro – Responsable rigueur et contre-simplisme
  • Kevin Jusdeviande – Designer de camemberts statistiques

Ils parlent (ou pas) de nous

  • "Nous avons reçu leur rapport. Il sentait le fromage. Nous avons décliné." – Le Canard Enchaîné
  • "Le GRAS propose un nouveau régime : hyper critique et 0% d'indulgence." – L'Obs (peut-être)
  • "Leur analyse de notre analyse est une analyse" – Un porte-parole de l’IFRAP, perdu
  • "On aurait aimé les ignorer, mais c’est foutrement drôle." – Un économiste anonyme sur Twitter

Faux tweets du GRAS

@GRAS_officiel : Selon l’IFRAP, supprimer les congés payés créerait 120 000 emplois. Selon nous, ça crée surtout des burn-outs bien comptés.
@GRAS_officiel : “Les Français veulent moins d’État”, selon une enquête menée dans un open space à La Défense un vendredi à 18h02.
@GRAS_officiel : On a corrigé un graphique de l’IFRAP. Après révision, il ressemble à un flan.
@GRAS_officiel : Une étude montre que 78% des stats de l’IFRAP sont faites sous Excel avec le correcteur orthographique désactivé.

Contact

Pour envoyer vos rapports à débunker, vos dons en fromage ou juste une blague sur les courbes de croissance, écrivez-nous à : gras@debunk.org

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samedi 5 juillet 2025

Temple Grandin : "On nous infantilise, on nous torture, on nous dresse comme des animaux !"

 Entretien exclusif avec la scientifique autiste, revenue d'outre-tombe pour dénoncer l'état catastrophique de la prise en charge de l'autisme en France

L'Amiénois : Dr. Grandin, que pensez-vous de l'évolution de la prise en charge de l'autisme  ?

Temple Grandin : (Visiblement préoccupée) En 2025, on applique encore des méthodes coercitives aux enfants autistes au nom de la "thérapie". Cette méthode ABA que vous appelez "éducation", c'est du conditionnement behavioriste pur et dur. On conditionne des enfants comme des animaux de laboratoire. "Regarde dans les yeux, arrête de bouger, sois normal." Mais nous ne SOMMES pas dans la norme, et c'est parfaitement légitime.

L'Amiénois : Vous semblez particulièrement critique envers l'ABA...

Temple Grandin : (Sérieuse et déterminée) Très critique, effectivement. Vous savez ce que représente l'ABA ? C'est exactement la même technique que j'utilisais pour conditionner les bovins dans les abattoirs. Sauf que là, on l'applique à des enfants. On les force à supprimer leurs auto-stimulations naturelles, leurs mécanismes d'adaptation. C'est de la maltraitance institutionnalisée. Et en France, la situation est particulièrement préoccupante.

L'Amiénois : Justement, quelle est votre analyse de la situation française ?

Temple Grandin : (Analyse posément) La France accuse un retard considérable. Vous avez 50 ans de retard sur les approches evidence-based. Vos psychiatres psychanalystes parlent encore de "forteresses vides" et de "mères réfrigérateurs". En 2025. 

J'ai écrit "Thinking in Pictures" en 1995, mais vos "experts" préfèrent Bettelheim et Lacan. Résultat : des milliers d'autistes enfermés en IME, parfois sous camisole chimique, à domicile ou à l'hôpital. 

L'Amiénois : Les institutions spécialisées posent donc problème ?

Temple Grandin : (Ton ferme) Ces institutions ségrégatives posent effectivement problème. Les IME, les hôpitaux de jour... On y parque les autistes pour ne plus les voir. Pas d'éducation adaptée, pas de formation, pas d'avenir. Juste des activités occupationnelles sans objectif pédagogique. "Fais de la poterie, mon petit." Mais nous avons des cerveaux qui fonctionnent différemment, nous ne sommes pas des personnes sans matière grise. Einstein était probablement autiste.

L'Amiénois : Que pensez-vous de ces associations gestionnaires qui "s'occupent" des autistes ?

Temple Grandin : (Ton critique mais mesuré) Ces organisations vivent SUR l'autisme, pas AVEC les autistes. Ces associations sont des structures qui emploient des non-autistes pour "gérer" quelques milliers d'autistes. Et nous, on nous infantilise, on nous met sous tutelle, on décide pour nous. "Rien sur nous sans nous" ? Ils ne connaissent même pas cette devise fondamentale.

L'Amiénois : L'école inclusive fonctionne-t-elle mieux ?

Temple Grandin : (Réfléchit) L'école inclusive... Une excellente idée sabotée par l'incompétence. Vous mettez des enfants autistes dans des classes surchargées, avec des enseignants non formés et des AESH sous-payées. Résultat : exclusions, harcèlement, décrochage. Moi, j'ai eu la chance d'avoir des professeurs qui ont compris mon fonctionnement. Mais en France, c'est un jeu de hasard.

L'Amiénois : Ces méthodes "alternatives" comme la psychanalyse persistent...

Temple Grandin : (Devient plus incisive) La psychanalyse... Cette pseudoscience qui a détruit des générations d'autistes. "Cherchons dans l'inconscient pourquoi il ne parle pas." Mais il ne parle pas parce que son cerveau fonctionne différemment, point. 40 ans de thérapie analytique à 100 euros la séance, pour quel résultat ? Aucun. Pendant ce temps, les enfants régressent. Et vous avez payé la résidence secondaire au personnage condescendant qui vous recevait sur son divan.

L'Amiénois : Que pensez-vous de cette obsession française pour la "normalisation" ?

Temple Grandin : (Devient plus sombre) C'est de l'eugénisme déguisé. On veut effacer nos différences, nous formater selon les normes neurotypiques. Mais nos différences, c'est notre force. Mon hypersensibilité m'a permis de comprendre les animaux. Mes intérêts restreints m'ont rendue experte mondiale. Mais la société veut nous transformer en copies conformes "normales".


Photo de la sculpture de Temple Grandin. Elle est assise, regarde en avant, avec son regard typique. Elle porte une chemise et un pantalon. sur l'image, une citation qui lui est prêtée pour l'occasion : " On veut effacer nos différences, nous formater selon les normes neurotypiques. Mais nos différences, c'est notre force. Mon hypersensibilité m'a permis de comprendre les animaux. Mes intérêts restreints m'ont rendue experte mondiale. Mais la société veut nous transformer en copies conformes "normales"


L'Amiénois : L'ABA prétend pourtant "améliorer" la vie des autistes...

Temple Grandin : (Ton ferme) "Améliorer" ? En créant des automates obéissants ? L'ABA, c'est du conditionnement psychologique. On apprend aux enfants à masquer leurs vrais besoins, à ignorer leurs signaux internes. Résultat : à l'âge adulte, ils font des burn-out, des dépressions, des tentatives de suicide. Vous appelez ça une amélioration ?

L'Amiénois : Ces "success stories" d'enfants "guéris" par l'ABA...

Temple Grandin : (Expression dubitative) Ces témoignages problématiques... "Mon fils était autiste, maintenant il est normal." Mais il n'est pas normal, il est brisé. Il a appris à singer vos comportements par peur des punitions. C'est de l'esclavage mental. Et les parents tombent dans le panneau parce qu'ils veulent un enfant "comme les autres".

L'Amiénois : Que préconisez-vous alors ?

Temple Grandin : (Retrouve un ton constructif) Respect, accommodation, valorisation des différences. Nous fonctionnons différemment, point. Adaptez l'environnement à nos besoins, pas l'inverse. Stimulations sensorielles, intérêts spéciaux, communication alternative... Travaillez AVEC notre neurologie, pas CONTRE.

L'Amiénois : L'emploi des autistes progresse-t-il ?

Temple Grandin : (Ton sarcastique mais contenu) En France ? Vous plaisantez. 90% de chômage chez les autistes. Mais c'est logique : vos entreprises cherchent des clones, pas des profils atypiques. Pourtant, regardez la Silicon Valley : pleine d'autistes non diagnostiqués qui révolutionnent le monde. Mais ici, on préfère les parquer en ESAT à faire des activités manuelles.

L'Amiénois : Ces nouveaux "influenceurs" autistes sur les réseaux...

Temple Grandin : (Nuancée) Certains font un travail remarquable de sensibilisation. Mais d'autres alimentent le marketing de la neurodiversité. "Soyez fiers d'être autistes" sans dénoncer les violences qu'on nous fait subir. On nous vend un autisme "mignon" pour mieux occulter les vrais problèmes systémiques.

L'Amiénois : Un message pour les parents d'enfants autistes ?

Temple Grandin : (Avec sincérité) Aimez vos enfants comme ils sont. Leurs obsessions ne sont pas des pathologies, leurs auto-stimulations ne sont pas des troubles. Ils ne sont pas cassés, ils sont différents. Fuyez les charlatans qui promettent de les "guérir". Votre enfant n'a pas besoin d'être réparé, il a besoin d'être compris.

L'Amiénois : Et pour les professionnels ?

Temple Grandin : (Ferme et claire) Écoutez-nous. Nous sommes les vrais experts de notre condition. Arrêtez de parler à notre place, de décider pour nous. Et surtout, cessez de nous torturer au nom de la science. L'ABA, et toutes les autres escroqueries pseudo-scientifiques, c'est terminé. La psychanalyse, c'est terminé. Place à l'écoute, au respect, à l'adaptation environnementale.

L'Amiénois : Merci Dr. Grandin pour cet entretien sans concession.

Temple Grandin : (En se levant, posément) De rien. Et rappelez-vous : nous ne sommes pas des puzzles à résoudre, nous sommes des êtres humains à respecter. 

Si vous ne retenez qu'une chose, que ce soit ça.

Et enfin...Oubliez les pièces de puzzle manquantes et les rubans bleus, deux symboles que les autistes rejettent. 

Pour montrer votre soutien le 2 avril, optez pour le rouge, pour le . Ce message est également valable pour les gouvernements, dont celui de la France. 



Propos recueillis par L'Amiénois, le journal qui réveille les scientifiques pour qu'ils secouent les consciences endormies.

Note de la rédaction : Ce journal se présente comme PARODIQUE, mais les critiques prêtées à Temple Grandin reflètent malheureusement la réalité de nombreux autistes en France. Son combat pour une approche respectueuse de l'autisme reste plus que jamais d'actualité.

"Le monde a besoin de tous les types d'esprits."
Temple Grandin - 1947-2024

André Malraux : "Ils ont fait de moi un décorateur de la grandeur gaullienne !"

André Malraux : "Ils ont fait de moi un décorateur de la grandeur gaullienne"

Entretien exclusif avec l'écrivain-aventurier, revenu d'outre-tombe pour dénoncer sa transformation en figure officielle

L'Amiénois : Monsieur Malraux, comment voyez-vous la façon dont on vous présente aujourd'hui ?

André Malraux : (Gesticule théâtralement) Ils ont fait de moi un monument aux morts de la culture française. Un fonctionnaire de l'éternité. Moi qui ai passé ma vie à dynamiter les conventions, me voilà transformé en gardien du temple. C'est d'un ridicule achevé. On m'enseigne comme "le ministre de la Culture de De Gaulle", point final. Comme si toute mon existence se résumait à nettoyer les façades.

L'Amiénois : Cette image de "ministre de la culture" vous agace-t-elle particulièrement ?

André Malraux : (Explosion dramatique) Agacer ? Elle m'exaspère. J'étais un révolutionnaire. Un trafiquant d'art, un aventurier, un anarchiste de l'esprit. J'ai combattu en Espagne républicaine, en Chine, dans la Résistance. J'ai vécu avec les prostituées d'Indochine et les révolutionnaires chinois. Et qu'en retient-on ? "Ah oui, Malraux, celui qui a créé les Maisons de la Culture..." C'est proprement désolant.

L'Amiénois : Vos aventures de jeunesse sont pourtant connues...

André Malraux : (Se redresse, indigné) Connues ? On les a romancées, édulcorées, transformées en légendes dorées. Mon affaire cambodgienne ? "Une erreur de jeunesse." Ma participation à la révolution chinoise ? "Des souvenirs d'écrivain." Mes combats en Espagne ? "Du tourisme révolutionnaire." Ils ont fait de mes engagements des anecdotes pittoresques. J'étais un homme d'action, pas un collectionneur de souvenirs exotiques.

L'Amiénois : Et que pensez-vous de votre récupération politique ?

André Malraux : (Amer et lucide) Ah, la récupération gaullienne. Magistrale. De Gaulle m'a domestiqué en me donnant un ministère. J'étais un fauve, il m'a mis dans une cage dorée. Et maintenant, la droite française me brandit comme un trophée : "Regardez, même Malraux était avec nous." Mais enfin, j'ai été antifasciste, anticolonialiste, j'ai soutenu tous les combats de libération. Ils retiennent quoi ? Mes discours sur l'art français.

L'Amiénois : Vous regrettez vos années ministérielles ?

André Malraux : (Réfléchit amèrement) C'est plus complexe... J'ai voulu démocratiser l'art, c'était légitime. Mais ils ont transformé cette ambition en propagande culturelle. Les Maisons de la Culture sont devenues des temples de la culture bourgeoise. J'ai voulu rapprocher l'art du peuple, ils en ont fait des vitrines du patrimoine. J'ai été l'alibi culturel d'un pouvoir conservateur.

L'Amiénois : Comment expliquez-vous cette transformation de votre image ?

André Malraux : (Analyse avec acuité) C'est le piège de l'institutionnalisation. Quand un révolutionnaire accepte le pouvoir, il devient complice du système qu'il voulait changer. Ils m'ont offert un strapontin dans l'Histoire officielle. "Malraux, le grand intellectuel rallié à De Gaulle"... Quelle tartufferie. J'ai trahi mes idéaux pour une place au Panthéon républicain.

L'Amiénois : Et vos romans, comment sont-ils perçus aujourd'hui ?

André Malraux : (Grimace de dégoût) Mes romans ? Transformés en classiques poussiéreux. "La Condition humaine", "L'Espoir"... On les enseigne comme des témoignages historiques. Mais c'étaient des cris de révolte, des appels aux armes. "La Condition humaine" dénonçait l'écrasement de l'individu par l'Histoire. Maintenant, c'est au programme du bac. Domestiqué, aseptisé, neutralisé. Moi qui ai écrit que "l'homme n'est pas fait pour être vaincu", voilà mes livres vaincus par la pédagogie.

L'Amiénois : Que pensez-vous de l'évolution de la politique culturelle française ?

André Malraux : (Explose de colère) Une catastrophe. Ils ont industrialisé la culture. Netflix, Disney, Amazon... Les Américains ont colonisé nos imaginaires pendant que nos politiques comptaient les subventions. Mes Maisons de la Culture ? Fermées ou transformées en centres commerciaux culturels. L'art est devenu un produit de consommation.

L'Amiénois : Et vos successeurs au ministère de la Culture ?

André Malraux : (Grimace de dégoût) Mes "successeurs" ? Vous voulez rire. Des gestionnaires, des comptables. Regardez Jack Lang : il a transformé la culture en spectacle. Tout dans la communication, rien dans l'âme. Et après lui ? Une procession de technocrates. Ils ont remplacé l'ambition culturelle par des budgets, l'art par l'événementiel.

L'Amiénois : Et Rachida Dati, actuelle ministre ?

André Malraux : (Explosion d'indignation) Rachida Dati. L'apothéose de la médiocrité. Cette femme n'a jamais ouvert un livre de sa vie. Elle confond culture et people. Son bilan ? Néant. Elle saborde méthodiquement tout ce qui reste de politique culturelle. Elle supprime les subventions, privatise les théâtres, et après elle s'étonne que la culture française s'effondre. C'est une fossoyeuse.

L'Amiénois : Elle incarne donc tout ce que vous détestez ?

André Malraux : (Amer et lucide) Exactement. Elle représente la mort de l'ambition culturelle française. Moi, j'ai voulu démocratiser l'art, elle, elle le brade. Elle traite la culture comme un secteur économique parmi d'autres. "Rentabilité", "attractivité", "performance"... Mais l'art n'est pas rentable, palsambleu. C'est sa force, sa nécessité. Elle assassine l'exception culturelle française.

Photo vieillie (sépia) de André Malraux, il est derrière un bureau, il cause. Il y a un message sur la photo : "Moi, j'ai voulu démocratiser l'art, elle, elle le brade. Elle traite la culture comme un secteur économique parmi d'autres. "Rentabilité", "attractivité", "performance"... Mais l'art n'est pas rentable, palsambleu. C'est sa force, sa nécessité. Elle assassine l'exception culturelle française." Logo du journal dans le coin supérieur droit. En bas son nom, avec une mention qui rappelle le caractère parodique de l'itw


L'Amiénois : Vous semblez particulièrement remonté contre sa gestion...

André Malraux : (Théâtral dans sa colère) Sa "gestion" ? Vous appelez ça une gestion ? C'est de la liquidation. Elle ferme des lieux culturels, supprime des festivals, abandonne les artistes. Et pendant ce temps, elle inaugure des expositions Instagram. Elle confond culture et communication. C'est du Berlusconi français, l'art spectacle pour masses abêties.

L'Amiénois : Et l'utilisation de vos citations dans les discours politiques ?

André Malraux : (Ironique et désabusé) Ah, mes "petites phrases". "L'art, c'est le plus court chemin de l'homme à l'homme"... Ils la ressortent à chaque inauguration. Ou encore : "Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas" - que je n'ai jamais dite d'ailleurs. Ils ont fait de moi un distributeur de sentences définitives, un Oracle de Delphes pour réceptions officielles.

L'Amiénois : Vous n'avez donc aucun regret sur vos choix ?

André Malraux : (Moment de sincérité troublante) Si. J'aurais dû rester un franc-tireur. Continuer à écrire, à voyager, à me battre. Au lieu de cela, j'ai accepté de devenir une figure officielle. J'ai échangé ma liberté contre une place dans l'Histoire. Et maintenant, cette place me sert de prison posthume.

L'Amiénois : Un dernier mot pour ceux qui utilisent votre héritage ?

André Malraux : (Se dresse, théâtral jusqu'au bout) Mesdames et Messieurs les récupérateurs de la grandeur française. Vous avez fait de moi un décorateur de façades, un embaumeur de la culture morte. Mais l'art véritable est subversif. Il dynamite les certitudes, il ne les conforte pas. Cessez de me citer pour justifier vos conservatismes. L'art n'est pas un faire-valoir, c'est une révolution permanente. J'ai dit autrefois que "la culture ne s'hérite pas, elle se conquiert". Eh bien conquérez-la au lieu de la momifier.

L'Amiénois : Merci André Malraux pour cette introspection sans complaisance.

André Malraux : (D'un geste grandiose) Il fallait que quelqu'un le dise. "L'Homme ne devient homme que dans la poursuite de sa part la plus haute." Et cette part-là, mesdames, messieurs, elle ne se trouve pas dans les ministères.


Propos recueillis par L'Amiénois, le journal qui réveille les grands hommes pour qu'ils règlent leurs comptes avec leur légende.

Note : Cette publication revendique son caractère PARODIQUE, mais force est de constater qu'André Malraux était effectivement un personnage plus complexe et subversif que l'image officielle qu'on en retient. Nous aurions pu être encore plus sévères, mais André a tempéré ses propos après avoir relu ses propres "Antimémoires".


"Il n'y a qu'une seule façon d'égaler les chefs-d'œuvre, c'est de les continuer."

André Malraux - 1901-1976

mercredi 2 juillet 2025

Stella Young : "Vous avez tout foutu en l'air !"

Stella Young : "Vous avez tout foutu en l'air"

Entretien exclusif avec l'activiste australienne qui a inventé le terme "inspiration porn", revenue d'outre-tombe pour constater le désastre

L'Amiénois : Stella Young, que pensez-vous de l'évolution de la situation des personnes handicapées ?

Stella Young : (Ricane amèrement) Bon sang ! C'est encore pire que ce que j'imaginais. J'avais créé le terme "inspiration porn" pour dénoncer l'instrumentalisation des personnes handicapées, et maintenant c'est devenu une industrie. TikTok, Instagram... Ils ont transformé nos vies en contenu clickbait. "Regardez cette personne en fauteuil qui fait ses courses, comme c'est INSPIRANT." C'est du délire. "Je ne suis pas votre source d'inspiration, merci !" disais-je lors d'un TEDx à Sidney en 2014. Observez ce qui se passe autour de vous et dites-moi si j'ai été entendue !

Photo de Stella Young en noir et blanc, elle sourit. Sur la photo, un message : "Je ne suis pas votre source d'inspiration, merci." Logo du journal dans le coin supérieur droit.
Stella Young, photo consultable ici : https://stellayoung.com.au/ 


L'Amiénois : Les réseaux sociaux ont donc aggravé les choses ?

Stella Young : (Explose) Aggravé ? C'est un vrai tsunami. Avant, on avait droit aux articles larmoyants dans les journaux, maintenant on a des millions de vidéos "feel-good". Des influenceurs valides qui filment des personnes handicapées à leur insu pour faire du buzz. Et le pire, c'est que certaines personnes handicapées jouent le jeu parce que ça rapporte. On s'auto-exploite pour quelques likes.

L'Amiénois : Que pensez-vous de ces associations gestionnaires qui parlent encore "au nom" des personnes handicapées ?

Stella Young : (Devient furieuse) "Rien sur nous sans nous." C'était pourtant pas compliqué à comprendre. Mais non, on a toujours ces associations gestionnaires dirigées par des valides qui décident pour nous. L'APF, l'ADAPEI... Des bureaucraties qui vivent SUR le handicap, pas AVEC. Ils organisent des colloques sur notre dos, touchent des subventions, et nous on reste à la maison parce que les réseaux dans tous les sens du terme, ne nous sont pas accessibles.

L'Amiénois :Précisément. L'accessibilité a-t-elle progressé selon vous ?

Stella Young : (Rire sarcastique) L'accessibilité... Ah, le grand mensonge. En 2025, on a encore des métros inaccessibles, des sites web illisibles pour les aveugles, des bâtiments avec trois marches "ce n'est pas beaucoup". Et quand on proteste, on nous dit "mais c'est cher". Comme si notre citoyenneté avait un prix. Les gouvernements dépensent des millions en campagnes "feel-good" sur l'inclusion, mais refusent de financer de vrais ascenseurs.

L'Amiénois : Les politiques vous déçoivent ?

Stella Young : (Tape du poing) Les politiques... Ils nous sortent pour les photos, nous planquent pour les budgets. On représente 20 à 25% de la population, mais on est invisibles dans leurs programmes. Macron, Sunak, Biden... Ils font tous la même chose : des grandes déclarations sur l'inclusion, et derrière ils coupent dans l'aide sociale. Et ne me parlez pas de ces quotas d'emploi bidons que personne ne respecte.

L'Amiénois : La montée de l'extrême droite vous inquiète ?

Stella Young : (Devient très sombre) Là, c'est carrément terrifiant. Trump, Le Pen, l'AfD... Tous ces fachos qui remontent. Et on sait très bien ce qui nous attend avec eux. Historiquement, quand les fascistes arrivent au pouvoir, on est les premiers à dégager. L'Aktion T4, ça vous dit quelque chose ? 275 000 personnes handicapées exterminées par les nazis. Et maintenant, on a des politiques qui parlent ouvertement d'eugénisme, de "qualité de vie", de "coût pour la société".

L'Amiénois : Ces discours sur le "coût" du handicap vous révoltent ?

Stella Young : (Hurle presque) LE COÛT... Mais on n'est pas des foutues machines défectueuses. On est des citoyens. Oui, l'accessibilité a un prix, et alors ? La démocratie aussi a un prix. On ne demande pas la charité, on demande l'égalité. Mais ces idiots d'extrême droite nous présentent comme des parasites. "Ils coûtent cher à la sécurité sociale." Et eux, ils coûtent combien avec leurs âneries ?

L'Amiénois : Le validisme vous semble-t-il mieux compris aujourd'hui ?

Stella Young : (Soupire) Le validisme ? On commence à peine à en parler. Les gens découvrent le mot et croient avoir tout compris. Mais le validisme, c'est structurel. C'est dans l'architecture, dans les mentalités, dans les institutions. Ce n'est pas juste éviter de de prendre des noms de handicaps pour en faire des insultes. C'est repenser toute la société. Et ça, personne n'est prêt à le faire. Le handicap est politique, il manque la volonté, il manque les actes.

L'Amiénois : Ces influenceurs handicapés qui "inspirent" sur les réseaux ?

Stella Young : (Grimace) Écoutez, je comprends qu'ils aient besoin de vivre... Mais certains alimentent exactement le système que je dénonçais. "Regardez, je suis heureuse malgré mon handicap." Malgré ? MALGRÉ... Notre bonheur n'a pas à être conditionné par la présence ou l'absence d'un handicap. On peut être heureux, point. Pas "malgré" ou "grâce à". On normalise notre propre oppression.

L'Amiénois : Y a-t-il des motifs d'espoir ?

Stella Young : (Réfléchit) Il y a quelques militants qui tiennent bon... Des collectifs comme "CLHEE", des activistes qui refusent la charité et exigent la justice. Mais ils sont noyés sous le bruit des "inspiration warriors" et des associations gestionnaires. C'est David contre Goliath, sauf que David est en fauteuil et Goliath contrôle les budgets.

L'Amiénois : Un message pour ceux qui nous lisent ? Particulièrement pour les valides ?

Stella Young : (Avec détermination) Écoutez-moi bien. Arrêtez de nous voir comme des héros du quotidien. Arrêtez de nous filmer à notre insu. Arrêtez de parler à notre place. Et surtout, SURTOUT, ne votez jamais pour des fachos qui nous considèrent comme des sous-humains. On veut l'égalité, pas la pitié. On veut l'accessibilité, pas l'inspiration. Et si ça vous dérange, c'est votre problème, pas le nôtre.

L'Amiénois : Merci Stella.

Stella Young : (En partant) Et rappelez-vous : "We are not here for your inspiration." Si vous ne retenez qu'une chose, que ce soit ça.


Propos recueillis par L'Amiénois, le journal qui réveille les activistes pour qu'ils secouent les consciences endormies.


À l'adresse des validistes...

Ce journal se présente comme étant PARODIQUE, mais les critiques prêtées à Stella ne sont malheureusement pas si éloignées de ce qu'elle pourrait penser. Son combat contre l'"inspiration porn" est plus nécessaire que jamais à l'ère des réseaux sociaux.

"We are not here for your inspiration."

Stella Young - 1982-2014

Helen Keller : "On a fait de moi une mascotte de l'inspiration !"

Helen Keller : "On a fait de moi une mascotte de l'inspiration"

Entretien exclusif avec la militante socialiste, revenue d'outre-tombe pour dénoncer sa récupération édulcorée

Photo de Helen Keller lors de sa remise de diplômes. Elle est assise dans une chaise en bois, elle a un papier sur les genoux qu'elle tient avec la main, elle a le chapeau et la cape des diplômés, et elle a un chignon
Photo de Helen Keller lors de sa remise de diplôme.
(Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=476422) 


L'Amiénois : Madame Keller, première question : que pensez-vous de la façon dont on vous présente aujourd'hui ?

Helen Keller : (S'agite, visiblement furieuse) Cette mascarade sentimentale me révulse. On a transformé ma vie en conte de fées victorien. "La petite sourde-aveugle courageuse qui a surmonté son handicap"... Quelle indigence intellectuelle. J'étais une révolutionnaire socialiste, pas une mascotte de l'inspiration.

L'Amiénois : Vous semblez particulièrement agacée par cette image...

Helen Keller : (Explosion de colère) Agacée ? Je suis furieuse. Savez-vous ce qu'on enseigne sur moi dans les écoles ? Une version Disney de mon existence. On parle de mes "premiers mots" avec Anne Sullivan, mais on occulte systématiquement mes écrits politiques incendiaires. J'ai écrit "Comment je suis devenue socialiste", "Hors des ténèbres", des pamphlets contre la guerre, contre le capitalisme. Mais non, on préfère l'anecdote de l'eau du puits.

L'Amiénois : Vos positions politiques étaient pourtant bien connues de votre vivant...

Helen Keller : (Se redresse, indignée) Bien sûr qu'elles l'étaient. J'étais membre du Parti socialiste ouvrier. J'ai soutenu les grévistes, dénoncé l'exploitation capitaliste, milité contre la guerre de 14-18. J'ai écrit : "Le système capitaliste est la cause profonde de la pauvreté." Mais cette vérité dérange, alors on l'efface de l'Histoire.

L'Amiénois : Et que pensez-vous de votre utilisation actuelle dans la culture populaire ?

Helen Keller : (Exaspérée) Ces citations bidons sur Instagram... "La vie est une aventure audacieuse ou elle n'est rien" accompagnée de photos de couchers de soleil. Mais enfin, j'ai écrit sur la lutte des classes, pas sur la pensée positive. Et ces mèmes grotesques qui se moquent de mon handicap... L'industrie de l'inspiration a fait de moi une marque déposée de la motivation.

L'Amiénois : Vous en voulez particulièrement aux politiques conservateurs ?

Helen Keller : (S'échauffe dangereusement) L'ironie la plus cruelle. Ces réactionnaires qui citent mon "courage" pour justifier leurs politiques d'austérité utilisent mon image pour dire aux pauvres de "surmonter leurs difficultés". Mais moi, j'exigeais la justice sociale. J'ai écrit : "Tant qu'il y aura des pauvres, je ne serai pas riche. Tant qu'il y aura des prisons, je ne serai pas libre." Comprenez-vous l'obscénité de cette récupération ?

L'Amiénois : Comment expliquez-vous cette occultation de vos idées politiques ?

Helen Keller : (Analyse avec acuité) C'est la stratégie classique de neutralisation des figures subversives. On garde l'histoire personnelle, on évacue le message politique. Regardez Martin Luther King : on ne retient que "I have a dream", jamais ses critiques du capitalisme. Pour moi, c'est pareil : on garde l'handicap, on supprime le socialisme. Plus pratique pour vendre des livres de développement personnel.

L'Amiénois : Que pensez-vous de l'évolution des droits des personnes handicapées ?

Helen Keller : (Réfléchit profondément) Les avancées légales sont indéniables, mais l'approche reste fondamentalement libérale. On parle d'"inclusion" sans questionner le système qui exclut. J'ai toujours lié mon combat pour les handicapés à la critique du capitalisme. La pauvreté aggrave le handicap, l'exploitation économique le produit. Mais cette analyse systémique dérange.

Photo de Helen Keller assise, elle est dans le coin droit de l'image, elle a un chignon. Il y a une citation sur l'image, entre guillemets : "Tant qu'il y aura des pauvres, je ne serai pas riche. Tant qu'il y aura des prisons, je ne serai pas libre." Il y a son nom en bas de l'image et le logo du journal dans le coin supérieur droit
Helen Keller en 1913, (peut-être à l'exposition internationale de fleurs, New York City).
Cette image est disponible auprès de la division estampes et photographies de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis sous l'identifiant numérique ggbain12475 


L'Amiénois : Et l'utilisation de votre image dans la "disability porn" ?

Helen Keller : (Explose littéralement) Cette expression moderne résume parfaitement mon propos. On exhibe mon "courage" pour émouvoir les valides, on fait du voyeurisme avec la différence. Ces vidéos "inspirantes" sur les réseaux sociaux... "Si elle a pu le faire, vous aussi." Mais le vrai courage, c'était de dénoncer un système injuste, pas de prouver aux valides qu'ils n'ont pas une vie si difficile que cela, comparée à celle des personnes handicapées !

L'Amiénois : Un dernier mot pour ceux qui utilisent votre image ?

Helen Keller : (Se dresse, prophétique) Messieurs les récupérateurs de l'inspiration, vous avez fait de ma révolution une guimauve sentimentale. Vous vendez de l'espoir individuel là où je prêchais la transformation collective. Mais la vérité finit toujours par ressurgir. Mes vrais écrits sont disponibles, lisez-les. Et cessez de faire de moi une sainte laïque du capitalisme.

L'Amiénois : Merci Helen Keller pour cet entretien... révélateur.

Helen Keller : (D'une voix ferme et déterminée) De rien, camarade journaliste. Et rappelez-vous : "La science peut avoir trouvé un remède pour la plupart des maux, mais elle n'en a pas trouvé pour le pire d'entre eux : l'apathie des êtres humains." Au combat !



Propos recueillis par L'Amiénois, le journal qui réveille les figures historiques pour qu'elles secouent nos consciences endormies.

Note : Cette publication revendique son caractère PARODIQUE, mais force est de constater que Helen Keller était effectivement une militante socialiste dont les positions politiques ont été largement occultées par l'histoire officielle. 

Helen Keller porte par ailleurs une part de la mémoire des personnes handicapées, mémoire que l'histoire contemporaine ne retient pas. Ou si peu.


Nous aurions pu être plus virulents, mais laissons le message d'Helen Keller primer :

"Tant que les classes laborieuses resteront dans l'ignorance, tant que la pauvreté forcera l'homme à vendre son cerveau et ses muscles au plus offrant, tant que l'humanité se divisera en oppresseurs et opprimés, la civilisation ne méritera pas ce nom."

Helen Keller - 1880-1968

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